Je vous surprendrai sûrement en vous disant
que la fin de l’histoire est mon passage préféré de l’œuvre de
Saint-Exupéry. Beaucoup trouvent cette fin trop triste. L’éditeur
américain avait même demandé à l’auteur de changer ce final, ce qu’il
refusa.
Moi, si j’aime tant cette conclusion, c’est que je n’y vois pas la mort
du petit prince mais une réconciliation. L’aviateur a fait la paix avec
son enfant intérieur. Le petit prince s’en va retrouver sa rose. Le
renard s’est fait un ami. Ensemble, ils ont réussi contre toute attente à
trouver le puits au milieu du désert.
L’auteur nous le dit : « tu as […] tort. […] j’aurais l’air d’être
mort et ce ne sera pas vrai… » Et le petit prince d’ajouter : « Ce n’est
pas triste. » Ni cruel, ni précipité, l’au-revoir du garçon à la
chevelure couleur des blés est un bel hymne à la vie. Même face à la
mort, garder l’espoir d’une réconciliation intérieure et se consoler
d’étoiles qui font tinter leur grelot. Quelle belle façon d’appréhender
la vie !
