Rassurés par une semaine plutôt encourageante sur le plan physique, nous abordons ce deuxième temps de voyage en espérant le placer sous le signe des échanges humains. Nous commençons par retrouver nos amis lozériens à Chirac, près d’un Marvejols en fête au 14 juillet. Nos enfants sont ravis d’avoir des amis pour jouer… et des livres sur lesquels ils se jettent, en manque total de support pour satisfaire leurs besoins d’évasion intellectuelle. Quant à nous, c’est avec bonheur que nous partageons nos pensées sur les leçons du Petit Prince. Du haut du Point Sublime, qui surplombe la grandiose vallée du Tarn en Lozère, nous faisons le plein d’amitié et de sourires. Nous aimerions rayonner autant que Marie et Etienne, qui nous accompagnent en famille le temps d’une longue dégringolade jusqu’au fond de la vallée, avant de nous laisser poursuivre notre route vers le Sud-Est.

Dans les paysages agricoles variés de l’Aveyron, les paysans sont en pleine activité au gré des altitudes : ici, ça fauche encore, là on moissonne, on déchaume même déjà après avoir rentré la paille dans le soleil et la poussière. Les côteaux s’adoucissent de jours en jours, la forêt laisse place aux pentes plantées de fruitiers. C’est le pays des amandiers, puis des cerisiers et enfin des truffiers. Quelle chance que cette belle diversité !
A Millau, nous bénéficions d’un accueil hors du commun. Ayant sollicité l’hébergement d’une famille voyageuse déjà partie en vacances, nous passons la soirée sur la pelouse de leur jardinet, mais en leur absence ! Ils nous ont pourtant concocté un programme aux petits oignons : dessins de leurs enfants sur la porte en guise de bienvenue, repas à la guinguette du parc « Le Petit Montmartre »… Merci Bénédicte et Matthieu ! Et au plaisir de faire votre connaissance.

Le lendemain, le viaduc nous surplombe comme une fine passerelle sous laquelle planent quelques vautours. C’est élancé, c’est aérien… Le génie technique a ici réalisé une prouesse d’élégance. Tout enthousiastes des belles journées passées, nous pensons avoir la vie facile pour quelques jours. Mais le facteur fatigue nous rattrape vite dans les reliefs inattendus de l’Aveyron. Et le moral est soudain en berne pour nos 3 aventuriers en herbe. Après tout juste 30 km, nous jetons l’ancre dans un hameau quasi désert, campant sur le terrain de pétanque. Et le lendemain, merveille ! C’est une journée en compagnie de petites voix chantantes que nous récoltons en récompense. Nos enfants sont réellement magiques. Comme est magique l’accueil de Djillali et de ses 3 garçons, sur son promontoire d’où nous admirons « un lever de soleil comme on n’en a jamais vu » dira Simon.

Les jours suivants, les étapes s’allongent, appelés que nous sommes par la ville rose. L’entrée dans Toulouse par le canal du Midi, escortés par le cousin Jean-Ba, se fait au terme d’une journée record de 80 km ! Nous voici enfin à notre 1ère étape, les enfants ont hâte de rencontrer l’aviateur, de découvrir « l’envol des pionniers » de l’Aéropostale et de se plonger dans le monde de Saint-Exupéry. Petit Prince, nous sommes enfin sur tes traces…