Mon ami le baobab… par Coline

En quittant la région du fleuve Sénégal, les acacias laissent place à des paysages de plus en plus boisés. La nature prend du relief et les géants d’Afrique apparaissent dans toute leur splendeur au milieu de ces magnifiques montagnes. Des collines étonnement belles, auxquelles les herbes rouges donnent la couleur des coquelicots.

Cet arbre au large périmètre, avec des branches tendues vers le ciel pour que ses petites feuilles caressent les étoiles, tandis que ses lourds fruits sont attirés par le sol où les fourmis les mangeront… Des colosses qui règnent sur la savane et protègent leur descendance. Des bébés baobabs couverts de fleurs rose bonbon au parfum léger. Un jour, eux aussi auront des branches qui surmonteront toute la brousse.

A leur pied, les volées d’oiseaux se multiplient aussi. Quelques familles de singes se battent avec les zébus pour la moindre petite mare. Leur masse et leurs cris stridents ne sont pas rassurants, même s’il n’y a pas de danger. Quand je les aperçois dans les grandes branches, je comprends le nom de « pain de singe » qui sont attribués aux fruits de cet arbre dont j’ai fait la rencontre, il n’y a pas longtemps.

Dans le coucher du soleil, j’aperçois au loin la silhouette d’un berger qui garde ses chèvres. Plus bas, dans la plaine, les hommes emmènent leurs grands troupeaux boire à la mare. Après s’être désaltérées, les bêtes se posent tranquillement sous un arbre pour ruminer.

Cette savane regorge de bruits : des chevreaux qui bêlent pour trouver leur mère, les hurlements des babouins, le beuglement des vaches aux grandes cornes, le roucoulement des calaos – ces oiseaux au long bec, ou encore le vent qui fait danser les herbes grillées. A cela s’ajoute l’agitation des villages à notre passage. On entend les enfants clamer « toubab, toubab !».

Il est l’heure, pour tout le monde, de rentrer au village. Des petits hameaux constitués de cases rondes en briques de terre avec leur toit de chaume. C’est très charmant ! Les femmes ont passé toute leur journée à s’occuper du repas, du ménage, des enfants et retournent une dernière fois au puits pour ramener l’eau du soir. Des forages sont tellement profond qu’il faut des ânes pour tirer la poulie, sur 50 à 60 mètres.

Il se fait tard. Nous dressons, nous aussi, notre campement au milieu d’un prairie de baobabs. Un bivouac de rêve éclairé par une lune grandiose. Je m’endors en rêvant que je deviens l’amie d’un de ces arbres gigantesques qui me serre dans ses branches et me fait dominer toute cette savane qui nous entoure.

7 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Antoine CARRET dit :

    Bravo Coline pour ton amitié avec le baobab. Il y a parfois dans la vie des amitiés inattendue… il suffit d’être disponible pour faire de nouvelles rencontres.
    Pour ma part, je termine ma semaine avec un peu de fatigue, mais ton récit me redonne de l’élan. Je t’en remercie. Antoine

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  2. Billard Pierre dit :

    Bravo Coline pour ta belle écriture qui m’a ravi ;; ravi et impressionné par la qualité littéraire et poétique qu’elle présente , à nous tes lecteurs ; sincèrement , je ne sais pas quelle note te donner tant cela dépasse toute imagination , je pense , en te lisant que Yannick et Marie-Hélène devront absolument intégrer les textes de leurs trois enfants dans le livre que vous ne manquerez pas de sortir à l’issue de votre voyage ; il y a vraiment beaucoup de matière pour faire quelque chose de fantastique ; tes professeurs , à ton retour au collège , n’auront plus rien à t’apprendre et peut être même , ce seront eux qui en apprendront de toi ;
    encore bravo ; et délecte toi des derniers temps de route dans ce Sénégal que vous avez appris à découvrir ;
    je t’embrasse bien bien fort ;
    Pierre Billard

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  3. Loulou Paris dit :

    Super aventure fière de vous tous .tout es possible dans la vie bravo

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  4. cellierpi dit :

    Merci Coline de nous avoir fait rencontrer ton ami le baobab et toute le petit monde qui vit autour. Je vois qu’il y a encore de la place pour les famille « baobab », là où vous êtes. Profitez bien de ce monde qui semble à la fois paisible et plein de vie. Les deux ne sont pas contradictoire, bien au contraire !
    on vous embrasse tous
    Pierre

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  5. FRançois Cellier dit :

    Bravo Coline pour ta très belle description des baobabs et de l’ambiance qui les entoure. Bon courage pour la suite et bises à tous

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  6. Agnès et Armand Feutry dit :

    Eh bien cela fait un moment déjà que je me fais cette réflexion :
    Vos yeux à vous trois les enfants, ne sont plus du tout les mêmes qu’au début de votre long voyage, vous avez drôlement grandi, il a dû s’en passer des choses dans votre tête.
    J’imagine votre joie d’arriver là où votre papa s’est fait tant d’amis.
    Je vous embrasse de toute mon affection et vous redis combien j’admire ce que vous avez fait, vous savez je parle souvent de vous à nos amis et leur montre les vidéos, nous sommes fiers de vous
    PS, vous savez quoi ? Eh bien vos parents aussi ont leurs yeux tout changés..😁😍
    Agnès

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  7. Lecocq Yves dit :

    Merci Coline pour nous partager la beauté et la diversité du bled sénégalais, Avec les belles photos en plus, on s’y croirait, il y en a pour les yeux et pour les oreilles, et je crois aussi pour le coeur. Bonne route, Je t’embrasse et tu fais la bise à toute la famille du petit prince à vélo.
    Yves

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